Un peuple de prophètes
« Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » Le vœu de Moïse trouve un écho chez les derniers prophètes, qui annoncent que Dieu pardonnera à son peuple et répandra son esprit : « Je répandrai mon esprit sur toute créature, vos fils et vos filles deviendront prophètes » (Jl 3, 1). Lors de la Pentecôte, Pierre déclare que ce don de l’Esprit est désormais réalisé : les croyants qui se font baptiser reçoivent l’Esprit Saint, l’esprit même de Jésus qui les tourne vers le Père.
Mais, nous le savons, l’Esprit souffle où il veut, et bien des hommes de bonne volonté, qui ne connaissent pas le nom de Jésus Christ, sont animés du même esprit d’amour et de bonté. À quoi les reconnaît-on ? À leur façon d’agir conforme à la justice, à leur humilité et à leur douceur, à l’accueil qu’ils font à l’étranger, à l’attention qu’ils portent aux affamés.
Jésus met alors les croyants en garde : c’est à l’intérieur même du groupe chrétien que l’Esprit est parfois bafoué. La richesse, le pouvoir, le savoir arrogant, l’injustice envers les subordonnés, l’indifférence aux malheureux portent un contre-témoignage. Le risque le plus grand est de scandaliser, c’est-à-dire de troubler la foi d’autres, moins sûrs d’eux-mêmes et moins assurés socialement ou religieusement.
Il nous faut entendre à nouveau le vœu de Moïse : si le Seigneur pouvait mettre sur nous son esprit ! Demandons au Seigneur de ranimer en nous l’Esprit, de nous donner l’humilité du prophète Moïse, « l’homme le plus humble de la terre », et de Jésus, le Fils « doux et humble de cœur ».
Prions en Eglise