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Le Blog de Philippe 2759
11 novembre 2012

L'aumône de la pauvre veuve

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (12, 38-44)

Dans son enseignement, Jésus disait: «Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement: ils seront d’autant plus sévèrement condamnés.»
Début de la lecture brève
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes.
Jésus s’adressa à ses disciples: «Amen, je vous le dis: cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence: elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre.»

 

 

Soeur Emmanuelle Billoteau, ermite bénédictine

Prendre sur son indigence

D’une extrême densité, les quatre derniers versets de l’évangile nous conduisent à contempler le Christ en son incarnation.
Écho de nombreux autres textes bibliques, ils nous offrent l’occasion de revisiter l’Écriture.

Le temps de la préparation

« Mon Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours! » Ps 69 (70).

Le temps de l’observation

Resitués dans leur contexte immédiat, ces versets illustrent la critique institutionnelle du verset 40.
Celle-ci vise les autorités religieuses qui abusent de la générosité des plus pauvres, en l’occurrence des veuves qui, à cette époque, se trouvaient au bas de l’échelle sociale.

Mais le propos de Jésus s’inscrit aussi dans une réflexion plus large qui parcourt toute la Bible et invite les croyants de tous les temps à s’interroger : qu’offrons-nous à Dieu ? Nos prémices, comme Abel, ou des fruits quelconques comme Caïn (Gn 4) ? Le meilleur ou ce qu’il nous reste en temps, en énergie, etc. ? 

Voilà qui nous renvoie aussi aux prophètes et au psalmiste. De fait, ceux-ci fustigent les offrandes extérieures qui n’engagent à rien et sont en outre démenties par l’indifférence à l’égard de Dieu et du prochain (Is 1, 1-16 ; Am 5, 22 ; etc.). Et de rappeler que Dieu se plaît aux sacrifices intérieurs : celui d’un coeur reconnaissant (Ps 49 [50], 14) ou encore d’un coeur « brisé et broyé » (Ps 50 [51], 19).

Le temps de la méditation

Mais ces versets nous conduisent surtout à contempler Jésus. Remarquons d’abord qu’il ne juge pas selon les apparences. Il regarde le coeur du donateur plutôt que la matérialité de son don : ici, celui de la veuve ; un peu plus loin, celui de Marie de Béthanie qui répandra sur sa tête un parfum de grand prix (Mc 14, 3-9).
Ce qui nous invite à nous exposer à ce regard du Christ. Ne peut-il à la longue faire voler en éclat les faux-semblants, nous conduire à envisager les autres et nous-mêmes sans nous laisser impressionner par les valeurs du monde (richesse, pouvoir, prestige, « clinquant ») et à être vrais dans notre relation et notre don à Dieu ?
Plus encore, revenons au Christ en son incarnation et en sa Pâque : lui qui de riche « est devenu pauvre » à cause de nous, pour nous enrichir de sa pauvreté (2 Co 8, 9) en se faisant l’un de nous, jusqu’à donner sa vie.

Le temps de la prière
Seigneur, « tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : “Voici, je viens” » Ps 39 (40).

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