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Le Blog de Philippe 2759
30 août 2012

La Samaritaine

 

 

Samaritaine

Jésus et la Samaritaine


Jn 4,1 Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient entendu dire qu'il faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean, 2 - à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples 3 - il quitta la Judée et regagna la Galilée. 4 Or il lui fallait traverser la Samarie. 

5 C'est ainsi qu'il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, 6 là même où se trouve la source de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement à même la source. C'était environ la sixième heure. 

7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : ''Donne-moi à boire.'' 8Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. 9 Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : ''Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine !'' Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. 10 Jésus lui répondit : ''Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive.'' 11 La femme lui dit : ''Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond ; d'où la tiens-tu donc cette eau vive ? 12 Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ?'' 13 Jésus lui répondit : ''Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; 14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle.'' 15 La femme lui dit : ''Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici.'' 

16 Jésus lui dit : ''Va, appelle ton mari et reviens ici.'' 17 La femme lui répondit : ''Je n'ai pas de mari.'' 18 Jésus lui dit : ''Tu dis bien : 'Je n'ai pas de mari' ; tu en as eu cinq et l'homme que tu as n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.'' 19 ''Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer.'' 21 Jésus lui dit : ''Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut provient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. 24Dieu est esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.'' 

25 La femme lui dit : ''Je sais qu'un Messie doit venir - celui qu'on appelle Christ. - Lorsqu'il viendra, il nous annoncera toutes choses.'' 26 Jésus lui dit : ''Je le suis, moi qui te parle.'' 

27 Sur quoi les disciples arrivèrent. Ils s'étonnaient que Jésus parlât avec une femme ; cependant personne ne lui dit : ''Que cherches-tu ?'' ou ''Pourquoi lui parles-tu ?'' 28 La femme alors, abandonnant sa cruche, s'en fut à la ville et dit aux gens : 29 ''Venez donc voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ?'' 30 Ils sortirent de la ville et allèrent vers lui. 

31 Entre-temps, les disciples le pressaient : ''Rabbi, mange donc''. 32 Mais il leur dit : ''J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas''. 33 Sur quoi les disciples se dirent entre eux : ''Quelqu'un lui aurait-il donné à manger ?'' 34 Jésus leur dit : ''Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas vous-mêmes : 'Encore quatre mois et viendra la moisson' ? Mais moi je vous dis : levez les yeux et regardez ; déjà les champs sont blancs pour la moisson ! 36 Déjà le moissonneur reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. 37 Car en ceci le proverbe est vrai, qui dit: 'l'un sème, l'autre moissonne'. 38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d'autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine.'' 

39 Beaucoup de Samaritains de cette ville avaient cru en lui à cause de la parole de la femme qui attestait : ''Il m'a dit tout ce que j'ai fait.'' 40 Aussi lorsqu'ils furent arrivés près de lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et il y demeura deux jours. 41 Bien plus nombreux encore furent ceux qui crurent à cause de sa parole à lui ; 42 et ils disaient à la femme : ''Ce n'est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons ; nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.'' 43 Deux jours plus tard, Jésus quitta ces lieux et regagna la Galilée.

 

 

C'est un monument de l’Évangile de Jean, l’histoire d’une femme que Jésus vient appeler au cœur de son parcours un peu chaotique, sans lui reprocher ce qu’elle est… une rencontre qui pourrait bien être la nôtre : ce texte ne serait-il pas au fond le miroir de notre propre retournement ? 

La Samaritaine est un modèle de femme libre, étrangère et pauvre, impure et païenne, dont le comportement paraît immoral. Femme sans nom ni identité, elle concentre sur sa personne tous les défauts que lui attribue une société confortablement installée dans ses certitudes au point de l’exclure. Cependant, on l’imagine vive, enjouée et intelligente ; en s’adressant à elle, Jésus lui fait confiance, elle va entendre une révélation.

 Leur rencontre, grâce au dialogue et à la Parole donnée, est, en effet, une vraie révélation

  • Jésus appelle une action : sa fatigue et sa soif le poussent à demander à boire.
  • Elle reconnaît un homme d’un autre statut social et s’étonne qu’il s’adresse à elle car il risque de se compromettre.
  • Jésus répond en se dévoilant :
  1. il connaît le don de Dieu grâce à sa relation avec de Père et il sait que ce Dieu se donne…
  2. il se présente à demi-mot « Je Suis » : il annonce qu’il est le Fils de Dieu
  3. tu « L’aurais prié » : il indique la voie, c’est-à-dire la meilleure attitude spirituelle ; elle consiste à être en attente ou en demande, dans une volonté de relation.
  4. « Il t’aurait donné de l’eau vive » c’est-à-dire la vie intérieure, c’est-à-dire l’Amour, qu’on ne peut garder pour soi…

Ainsi Jésus, en peu de mots, donne un remarquable condensé de vie spirituelle. 

Ces révélations redonnent vie pour ceux qui agissent en Vérité et adorent en Esprit. 

Elle reconnaît en Lui un Maître en l’appelant « Seigneur », non sans le provoquer, car elle lui fait remarquer qu’il n’a pas le matériel adapté. Cette provocation a pour but d’en savoir davantage sur la provenance de l’eau vive car elle a tout à fait bien compris qui il est, mais lui demande de confirmer :

  • « D’où » vient-elle cette eau vive ?

  • « Serais-tu plus grand que Jacob »

Jésus confirme la Révélation par l’annonce osée du don de cette eau qui étanche la soif et donne la vie éternelle.

 Cette histoire montre l’indispensable recherche de la vérité dans la relation aux autres et à Dieu. On devine la Samaritaine émerveillée et convaincue, manifestant le désir d’avancer encore plus loin : elle demande l’eau, comme elle demanderait un « baptême ». Le passage à la Vie de l’Esprit en Christ n’est en rien douloureux car Jésus la renvoie simplement à la vérité de sa personne : il ne lui reproche rien, mais il lui permet de changer son regard sur elle-même, en faisant émerger la vérité de sa relation aux autres, qui est l’absence d’amour. Jésus passe, pose son regard et lui montre qui elle est, tout simplement ; et elle se convertit.

 Cette découverte la pousse à rendre grâce mais… Jérusalem est loin ! Jésus lui révèle encore que l’adoration s’affranchit du lieu géographique. Alors, avec finesse, elle interpelle le prophète en Jésus et la prophétie tombe : il n’y a pas de lieu pour adorer hormis « En Esprit et en vérité »

Elle a entendu parler d’un Messie (celui qui sauve), elle le questionne sur cette éventualité et il confirme en mettant l’accent sur sa Parole. Elle court alors annoncer le Sauveur.

 Le retour des disciples replace Jésus dans une attitude d’enseignement : il explique, prend de la hauteur et élève avec lui les disciples.

La nourriture spirituelle est de faire la volonté du père, c’est-à-dire promouvoir la vérité intérieure, vérité des relations et des actes.

La moisson est prête, le semeur est heureux et le moissonneur reçoit son salaire : si le semeur est Dieu, c’est le moissonneur, c’est-à-dire l’homme, qui récoltera une Parole accomplie, pleine de sagesse, celle qui fait sortir des situations difficiles.

Les disciples sont envoyés moissonner « là où vous ne vous êtes pas fatigués » car c’est Dieu qui transforme les cœurs… Ailleurs, là où il n’y a pas de vérité dans les comportements et les paroles, certains s’épuisent.

 Ils furent nombreux à croire non pas sur les affirmations de la femme, mais parce que cette parole de vérité, venue du plus profond ce la sagesse, les touche eux aussi dans leur histoire personnelle, car elle les relie à l’Amour.

 Jésus a pris de nombreux risques dans cette relation où il renverse tous les codes mais au fond c’est bien ce défi qui nous est lancé dans l’expérience chrétienne : le retournement de la personne, l’inversion des codes et des situations. Alors toutes les portes de la vraie vie peuvent s’ouvrir libérant l’amour qui transfigure le monde… Jésus est passé, il a traversé cette histoire, donné son amour et relevé la Samaritaine.

 (Conférence catholique des Baptisé-e-s Francophones)

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